Wasted Time: The Woolen Series
Entre Lisbonne et Genève, Basile Jeandin a fondé le studio Wasted Time. Il collabore avec des artistes des deux villes sur la création d'éditions, et en chemin a lancé des lignes de vêtements en micro-séries. Vendredi 7 novembre 2025, nous étions ensemble au magasin de Genève pour présenter ‘The Woolen Series’, une proposition de pulls en laine, épurés, fonctionnels et numérotés.
Basile, qu’est ce qui t’as amené au lancement de ces capsules de vêtements?
J’ai toujours été attiré par la mode, non pas dans son aspect spectaculaire ou avant-gardiste, mais pour ses classiques, ses pièces intemporelles. Celles qu’on croise chaque jour dans la rue et qui, peuvent être réinterprétées tout en conservant leur essence.
Pour cette série, j’ai choisi de travailler à partir de formes familières, éprouvées, et de concentrer mon attention sur la qualité, la texture et la couleur des matières. Comme pour tous les projets du studio, un soin particulier est apporté à la provenance et à la fabrication des matériaux: on privilégie toujours les fibres les matières naturelles et les procédés les plus durables possibles.
Pour ‘The Woolen Series’, tu as beaucoup mis en avant l’endroit où ont été produits les lainages, est ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ce lieu?
C’est un lieu qui m’est profondément cher, d’abord sur le plan personnel, puis plus récemment professionnel. Je l’ai découvert par hasard, il y a une quinzaine d’années, lors d’un voyage au Portugal, et je suis immédiatement tombé amoureux de ces montagnes. J’avais envie de lui rendre hommage.
Pour la réaliser, j’ai collaboré avec une petite fabrique familiale, active depuis trois générations et nichée au cœur des montagnes portugaises. Elle incarne les vestiges d’une industrie autrefois florissante: ici, tout est encore produit sur des machines âgées d’au moins septante ans. Je tiens à ne jamais tricher sur la provenance des éditions et à mettre en avant l’artisanat et les savoir-faire qui les font exister — une exigence qui traverse l’ensemble du travail du studio, de la conception jusqu’à la production.
La laine utilisée provient d’une race portugaise, la Bordaleira. Elle est collectée par des coopératives locales, puis triée, nettoyée, cardée, filée, teinte, avant d’être tissée ou tricotée. Toutes ces étapes se déroulent dans un rayon de moins de 50 km: une rareté à l’échelle européenne, garantissant une production sans importation et à l’empreinte minimale.
Photos: Aurélien Martin







